mercredi 19 novembre 2014

Sénèque : comment choisir ses amis...


Le Philosophe Sénèque est né dans l'actuelle Cordoue, au sud de l'Espagne entre l'an 4 avant J. C. et l'an 1 après J. C., et est mort en 65 après J. C.


Philosophe de l'Ecole stoïcienne, dramaturge, il fut également homme d'Etat romain et précepteur de Néron, qui finit par le discréditer et l'acculer au suicide.

Ses "Lettres à Lucilius" exposent ses conceptions philosophiques stoïciennes.



Ces Lettres sont comme le Journal intime et philosophique de Sénèque.

Il y évoque ses doutes et ses drames de conscience, affronte les grands problèmes philosophiques et moraux que chacun se pose, en son temps comme aujourd'hui, et leur apporte des réponses empreintes d'une sagesse prudente et mesurée.

Ce texte fascinant est à la fois le roman d'une âme exceptionnelle et une initiation au courant majeur de la philosophie antique qu'est le stoïcisme.

"Ita fac, mi Lucili, vindica te tibia" : "Oui, mon cher Lucilius, revendique la propriété de ton être".

C'est par ces mots que Sénèque entame sa correspondance avec Lucilius, en 62 après J. C., à l'âge de 63 ans.

Je retiens, dans ce livre passionnant et facile à lire, quelques considérations de Sénèque sur l'amitié, ou "comment choisir ses amis "(Livre III).

"Si tu regardes un homme comme ton ami, sans avoir en lui autant confiance qu'en toi-même, tu te trompes lourdement et n'as qu'une vague idée de la valeur de la véritable amitié".

"Après avoir accordé son amitié, il faut avoir confiance ; c'est avant qu'il faut porter un jugement!
On renverse l'ordre naturel de ses devoirs, quand on juge après avoir donné son amitié au lieu de donner son amitié après s'être fait une opinion."

"Certains racontent au premier venu ce qui ne devrait être confié qu'aux amis et se déchargent dans n'importe quelles oreilles de ce qui leur brûle la langue."

"C'est une faute de ne faire confiance à personne comme de faire confiance à tout le monde."

"En attendant, puisque je te dois ma petite contribution journalière, je t'envoie cette phrase que j'ai eu aujourd'hui le plaisir de lire chez Hécaton : "Tu me demandes, écrit-il, quel progrès j'ai fait? Je suis devenu mon ami." Grand progrès! Il ne sera plus jamais seul. Sache-le, si tu as cet ami là, tu as le genre humain pour ami. Adieu."




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