dimanche 2 novembre 2014

Connaissez vous Gabrielle Roy ?


Bien entendu, je ne m’adresse pas ici à nos amis canadiens et surtout québécois, pour qui cette question n’a vraiment aucun sens ! 
Heureux êtes vous tous, qui, du Manitoba à Montréal et Québec avez pu découvrir Gabrielle Roy (1909-1983) depuis bien des années !
Et pas seulement parce qu’une citation d’elle figure en bonne place sur le billet de 20$ canadiens :
  
                                   20-canadien.1215242654.jpg
"Nous connaitrions-nous seulement un peu nous mêmes, sans les arts ?"

citation-g-roy.1215242717.jpg
                                     
Cette citation est tirée du roman « La Montagne secrète » de Gabrielle Roy
Elle nous rappelle que les arts et la culture définissent qui nous sommes, ainsi que les croyances, les valeurs et les coutumes que nous avons en commun.

J'ai découvert, il y a déjà quelques années, avec un rare et grand bonheur, son premier roman, «Bonheur d’occasion », paru en 1945. 



C’était suite à un voyage au Québec.
Ce roman, qui  dessine un portrait réaliste et émouvant de la vie des habitants  d’un quartier ouvrier de Montréal a d’ailleurs eu un impact important sur la perception de la condition urbaine et ouvrière au Québec au moment de la guerre et il aurait inspiré les changements sociaux et politiques ultérieurs. Pas rien!
   
Ce n’est pas pour dire, mais il faut savoir que Gabrielle Roy est considérée comme l’une des plus importantes écrivaines francophones de l’histoire canadienne !
                                       gabrielle-roy-en-1945.1215242968.jpg 
 « La Montagne  secrète », donc, paru en 1961(Ed Boréal Compact, 180p), m’a enchanté et complètement transporté, dans un tout autre registre. 
  
Gabrielle Roy s’est inspirée de la vie du peintre René Richard, un ami et voisin de Charlevoix
Elle y relate la vie aventureuse d’un artiste, Pierre Cadorai, son errance au travers des paysages époustouflants de beauté et de dureté du Grand Nord canadien à la recherche de sa voie (et de sa voix) intérieure, cherchant sans cesse à étancher sa soif de beauté, de plénitude et de création (par le dessin).
   
C’est une fable merveilleuse que cette histoire qui décrit comme je ne l’ai jamais vu, la condition de vie de tout artiste, mais aussi notre recherche à nous tous, à chacun d’entre nous.
  
« En silence, Pierre considérait à la lumière d’un impérieux désir intérieur sa gauche esquisse. A presque trente ans d’âge déjà, il en était venu un jour à comprendre que ses efforts devaient tendre à cerner et exprimer les choses les plus simples : l’eau, le feu, les flammes, le ciel. Et ces choses n’étaient pas simples. Ou peut-être alors la simple vérité était-elle la plus difficile à démontrer. » (p. 61) 
  
En tout cas, tout ce qui est dit dans ce petit livre merveilleux me touche au plus haut point.
Encore :
  
« Quand il eut fait une dizaine d’esquisses, il lui en resta une dont il ne fut pas mécontent. Du moins pendant quelques jours. Et assez pour, en cours de route, s’arrêter, ouvrir son coffret à tableaux, en sortir l’esquisse et, en la regardant, sentir quelque chose en lui enfin s’apaiser, lui faire confiance, presque le chérir. » (p.65)
   
Allez y en confiance les yeux fermés ! Ou plutôt grands ouverts…sur votre vie intérieure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire