jeudi 9 octobre 2014

Vaclav Havel, l'Etranger, l'Insoumis



Vaclav Havel, encore! ...

Je suis toujours, au fond de moi,  marqué par sa disparition, survenue il y a presque 3 ans, le 18 décembre 2011, tout comme j'ai été marqué, comme beaucoup d'autres, par sa vie...
Nous ne pourrons pas ne pas penser à lui, lors de notre voyage à Prague en décembre prochain ...c'est pourquoi je l'évoque à nouveau ici.
Je relis ses "Lettres à Olga" (Ed de l'Aube, 1990). 




"Des lettres à sa femme, le dramaturge devenu président en envoya des centaines, durant ses quatre ans d'incarcération. Où apparait un prisonnier prodigieusement libre."(André Clavel, Journal de Genève). 

C'est un livre magnifique, juste et émouvant,  nous découvrons un Vaclav Havel curieux de tout et hanté par des questions existentielles
Ces lettres personnelles deviennent des cris pour tous.
Le 19 octobre 1980, il écrit à Olga depuis sa cellule : " Il n'y a pas de grands bouleversements dans ma vie. Le plus grand évènement de ces derniers jours a été ma relecture de l'Etranger de Camus. Comme on le sait, ce n'est pas un livre très gai, et pourtant, je lui suis reconnaissant pour quelques moments de grande joie, de cette joie particulière qu'éveille en moi chaque contact avec un chef d'oeuvre. Ma joie se mèle au sentiment particulier que cette oeuvre est exactement telle qu'elle doit être, que "c'est ça". J'ai aussi le sentiment que j'aurais pu l'écrire moi-même ou que je l'ai presque écrite [...].
Ce livre tellement riche a apporté de nouveaux éléments à cette réflexion sur la responsabilité dont je te fais part de temps en temps. L'Etranger n'est pas un homme sans responsabilité, mais un homme qui refuse de se soumettre à un ordre conventionnel, à la structure conventionnelle du devoir, et qui n'accepte strictement que les devoirs qui sont l'expression authentique de sa responsabilité propre.[...]. Il n'est pas exécuté pour avoir fait ce qu'il a fait, mais pour avoir refusé de se soumettre.
Ce n'est cependant qu'un niveau de ce livre, dont le sens est plus large, plus riche, et pour ainsi dire nerveusement flou. Mais c'est ainsi que cela doit être. Malgré sa clarté et sa transparence parfaite, son sens global nous échappe, car il n'est pas entièrement saisissable. C'est justement ainsi qu'il devient attachant et excitant pour le lecteur."


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire