jeudi 9 octobre 2014

Vaclav Havel : l'attente en tant que patience



Vaclav Havel, né en 1936 à Prague et disparu en 2011 est un écrivain, homme de théâtre, et homme politique tchèque. Durant la période communiste, il a été l'une des figures marquantes de l'opposition au régime. En 1977 il a été cofondateur et l'un des trois porte-paroles de la Charte 77, une organisation de défense des Droits de l'Homme en Tchécoslovaquie. Son action le mène en prison à trois reprises, où il passera près de cinq ans. Il devient un personnage clé de la Révolution de velours. Il a ensuité été président de la République Fédérale Tchèque et Slovaque de 1989 à 1992, puis Président de la République Tchèque de 1993 à 2003.

Personnalité atypique, "Président-Philosophe", sa vie a été qualifiée d'"oeuvre d'art" par Milan Kundera. Il n'a jamais abandonné ses convictions, dont il trouvait inspiration dans les écrits des philosophes Jan Patocka et Martin Heidegger.
Il est l'auteur de 23 pièces de théâtre, 18 essais, et d'un texte extraordinaire, celui du discours qu'il prononça le 27 octobre 1992, lorsqu'il fut reçu comme membre associé étranger à l'Académie des Sciences Morales et Politiques, à Paris.

Extrait : "Je viens parmi vous d'un pays qui, pendant de longues années, a vécu dans l'attente de la liberté. Qu'il me soit permis de saisir cette occasion pour présenter un brève réflexion sur le phénomène de l'attente. [...] Beaucoup d'entre nous attendaient Godot. Faute de porter l'espérance en leur sein, il l'attendaient de la part d'un vague salut venant de l'extérieur. Mais Godot - celui qui est attendu - ne  vient jamais, simplement parcequ'il n'existe pas. Il n'est qu'un substitut d'espérance, un bout de chiffon servant à rapiécer une âme déchirée, mais un chiffon lui-même percé de trous.
A l'autre bout de la palette, une autre sorte d'attente : l'attente en tant que patience. Une attente animée par la croyance que résister en disant la vérité est une question de principe, tout simplement parcequ'on doit le faire, sans calculer si demain, ou jamais, cet engagement donnera ses fruits ou sera vain.[...] Redire la vérité a un sens en soi, ne serait-ce que celui d'une brèche dans le règne du mensonge généralisé."
On peut lire l'intégralité du texte de Vaclav Havel ici.

Deux citations :

"La sauvegarde de notre monde humain n'est nulle part ailleurs que dans le cœur humain, la pensée humaine, la responsabilité humaine."

"L'élément tragique pour l'homme moderne, ce n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie, c'est que cela le dérange de moins en moins."


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