vendredi 17 octobre 2014

Louise Labé : je vis, je meurs : je me brule et me noye





Louise Labé  (1524-1566), surnommée "La Belle Cordière" (Elle était l'épouse d'un riche marchand de cordes qui possédait plusieurs maisons à Lyon) a appartenu au groupe de poètes dits de "l'Ecole lyonnaise". Sa riche culture est celle de la Renaissance italienne.
Elle fut influencée par Ovide, Pétrarque, Erasme. Son oeuvre, assez mince en volume, comprend en particulier 24 sonnets où s'expriment les tourments féminins de la passion. Ci dessous le magnifique Sonnet VIII.
Je vis, je meurs : je me brule et me noye.
J'ay chaut estreme en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ay grans ennuis entremeslez de joye :
Tout à un coup je ris et je larmoye,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure :
Mon bien s'en va, et à jamais il dure :
Tout en un coup je seiche et je verdoye.
Ainsi Amour inconstamment me meine :
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me treuve hors de peine.
Puis quand je croy ma joye estre certeine,
Et estre au haut de mon desiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Ci-dessous, dans l'édition de 1556 :



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire